La perf’ du week-end : Thomas Chauffray



Pour cette perf’ du week-end, le choix était plus réduit qu’à l’habitude avec un rallye national et trois régionaux. Notre choix s’est finalement porté sur le rallye régional du Val d’Orain où Thomas Chauffray a remporté la victoire au scratch après un final inattendu.

Photo : Christophe Cornevaux

Troisième avant la dernière spéciale sur un rallye qu’il découvrait, le pilote normand profitait d’une averse pour grimper au deuxième rang…avant d’apprendre ensuite les problèmes mécaniques du leader et favori, Antonin Mougin, finalement septième.

Dans cet entretien, Thomas est revenu sur ses débuts en rallye, tout en évoquant son week-end intense au Val d’Orain après avoir signé sa deuxième victoire de la saison.

Peux-tu te présenter et nous parler un peu plus de tes débuts en rallye ?

“Salut Rallye Sport ! Thomas Chauffray, j’ai 33 ans, originaire de Normandie, j’ai débuté dans le baquet de droite de l’Ax Sport familiale à 16 ans avant d’enchaîner de belles saisons avec des pilotes avec qui j’ai beaucoup appris tels que Jean-Michel Delaville, Arnaud Macherey, Eddie Lemaitre, Guillaume Leblut ou Mickaël Reydellet, pour ne citer qu’eux.

Au volant, j’ai commencé un peu plus tard – en 2008 – à bord de l ‘Ax GTi A5 de la famille avant d’enchaîner plusieurs saisons avec Benoît Denis, mon copilote de l’époque, en Ax GTi N1 puis Saxo A6.”

Pourquoi as-tu choisi de faire du rallye ?

“Un choix, pas vraiment, c’était plutôt une évidence ! Si mes parents m’ont permis étant enfant de faire tous les sports possibles, j’ai grandi avec une auto de course dans le garage, une famille qui roulait et j’étais bien plus dans mon élément sur mon porteur en travers autour de la table de la salle à manger que sur un terrain de foot… alors à 16 ans, feu !

Depuis, je n’ai jamais arrêté, j’en ai même fait mon métier avec ma structure d’encadrement, copilotage & stages de pilotage, ainsi que les ouvertures en WRC et diverses séances d’essais notamment pour PSA Motorsports. C’est mon élément, ma passion « tout simplement » !”

Tu avais inauguré cette rubrique “La perf’ du week-end” en mai 2017. Te revoilà deux ans plus tard, comment le pilote a progressé depuis ?

“En 2017, nous avions réussi à boucler (auprès de Jérôme Vinel qui nous a malheureusement récemment quitté) la location d’une Clio R3, auto qui me faisait rêver, pour le Rallye de la Suisse Normande à l’occasion d’un « one-shot » qui s’était conclu sur le podium scratch… je découvrais tout, et c’était un week-end magique sans suite prévue.

Depuis, ma structure s’est développée, des partenaires que je me dois de citer tels que LSA, Ifs Automobile, Historic Car Concept, Degriff’Automobile ou encore BPS Racing – pour les plus fidèles – se sont intéressés, j’ai pris énormément d’expérience à haut niveau via Citroën Racing grâce à Stéphane Lefebvre et j’ai rencontré l’équipe Europe Location Rallye avec qui nous arrivons à monter des programmes de plus en plus intéressants, jusqu’à rouler régulièrement en R3 tout en ayant pu découvrir la Fiesta R5. Du coup, c’est un ensemble de tous ces facteurs alliés à la maturité et la technique qui permettent de se tirer vers le haut, et les résultats suivent donc c’est simplement magique !”

Ce week-end, tu disputais ton cinquième rallye au volant au Val d’Orain. Pourquoi choisir cette épreuve ?

“Avec Pauline, nous roulons pour nous qualifier pour la Finale, au coup par coup quand nos agendas professionnels le permettent… au moins en partie ! En fait, au Val d’Orain, Europe Location avait deux autos engagées dont une pour mes clients devenus amis, Sébastien Lanquetin & Mary Joly, qui ont insisté pour que nous fassions le déplacement. Une Clio R3 était dispo, ma date aussi, seul bémol la course ayant lieu le samedi, il fallait reconnaître le vendredi et Pauline ne pouvait pas se libérer… elle a donc pris le départ sans être passé dans les spéciales, que j’avais reconnues avec un ami !”

Photo : Pierre Simenel

Tu occupes directement la troisième marche du podium et creuse rapidement l’écart derrière toi. Dans quel état d’esprit étais-tu avant le dernier chrono ?

“Plutôt tranquille, car nous avions attendu la pluie tout l’après-midi avec les orages annoncés, mais rien. Toute l’équipe, que ce soit Bernard, Eric, Yann ou Greg, étant des compétiteurs maladifs, Pauline n’étant pas plus modérée, je suis devenu par la force des choses celui qui essaie d’être le plus « raisonnable » et les deux premières marches du podium n’étaient pas jouables, sauf qu’une averse est venue mouiller la dernière spéciale. Tous en 21 (pneus durs), on s’est dit qu’il y avait un coup à tenter pour passer seconds, et nous réalisons le scratch pour passer la DS3 F2-14 de Ludovic Lanquetin !”

Et au final, tu arraches la victoire à la surprise générale. Raconte-nous un peu ce final étrange et triomphant pour ton équipage !

Ravis d’être seconds, c’est au parc fermé que nous apprenons le souci de la R5 d’Antonin Mougin, et que nous remportons l’épreuve… bizarrement, c’est un sentiment étrange car déjà, cela se joue sur un fait de course, et surtout on ne l’a pas visé, alors c’est moins intense. Mais cela reste une belle récompense pour toute l’équipe, surtout que rapidement nous attendons le temps de nos collègues en R2, qui eux-aussi se jouent de la météo et grimpent sur le podium scratch, leur premier ! Il a fallu rapidement aller acheter un peu de champagne, quand même…”

Quelles sont les caractéristiques principales de cette Renault Clio R3 ? Ses atouts ? Ses inconvénients ?

“C’est à mon sens un des meilleurs rapports prix/plaisir/fiabilité/performance.
Je n’ai pas plus envie que ça de rouler avec une R3T, probablement un chouïa plus performante, car nous aimons les voitures vivantes, avec un bon moteur atmosphérique qui prend des tours, et son châssis qui accepte volontiers la glisse ! Son seul inconvénient serait son manque de vitesse de pointe selon les tracés, mais c’est une auto qui nous donne un tel plaisir et avec laquelle nous n’avons JAMAIS abandonné grâce à la préparation chirurgicale des mécanos de chez Europe Location, qu’il serait difficile de s’en séparer…”

Quel est ton programme à venir maintenant ? Comment se présente la qualif pour la finale ?

“Le rallye étant également une grande famille, et avec l’aval du boss de chez Europe, petite infidélité puisque notre partenaire Historic Car Concept monte une opération de communication au Rallye des Vins de Chinon le week-end prochain, en proposant à Anthony Hamard/Chloé Bigot ainsi que Pauline & moi-même leurs deux autos à un tarif attractif afin de développer leur récente activité de location.

Nous retrouverons ensuite « notre » auto blanche & bleue à l’occasion du Rallye Montagne Noire, devenu immanquable surtout cette année avec la 40e édition.

Cela devrait – je pense et j’espère – être suffisant pour être qualifiés pour la Finale d’Albi, en octobre prochain, où nous essaierons d’aligner la Fiesta si le budget le permet, sinon la Clio.

Photo : Pierre Simenel

Tu as la particularité de rouler énormément à droite également. Comment arrives-tu à faire la part des choses ?

“C’est très facile, car c’est pour moi deux exercices complémentaires, mais bien distincts.
A droite, c’est via ma structure TCMT, pour encadrer des novices ou travailler le perfectionnement avec des pilotes plus aguerris, on peut résumer en disant que « c’est le boulot » tout en ayant pleine conscience de la chance que j’ai d’exercer dans ma passion qui procure le plus souvent de larges satisfactions, que ce soit avec des pilotes d’un week-end ou des programmes plus complets comme cette année avec Eddie Lemaître, leader du Championnat 2e div pour qui j’espère bien contribuer à l’obtention du titre !

Au volant, même si nous faisons les choses sérieusement et avec certains objectifs, « ce n’est que plaisir » et c’est toujours sans la moindre prise de tête, entre deux vannes et avec un bon gueuleton au milieu !

Et pour finir, si tu avais un budget conséquent pour rouler en France, quelle auto et quel programme choisirais-tu ?

“Je demanderais à Europe Loc’ d’acheter une 306 Maxi pour faire de belles épreuves de Coupe de France, une nouvelle Fiesta R5 pour disputer le Championnat 1ère div et s’étalonner face aux références, et comme nous aurions beaucoup de temps libre encore, je volerais la 208 R2 de Seb Lanquetin pour faire de la terre !

Enfin, comme le Monte-Carlo et le Tour de Corse sont en France, on pourrait également y aligner la Fiesta 2019… allez, chiche on boucle tout ça pour 2020.”




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quesney michel
quesney michel
4 années il y a

Un jour ce pilote et sa copine gagneront la rallye de la cote fleurie….. Beaucoup de talents chez ce jeune homme. Coucou a Tonio de lyon.

Tonio
Tonio
4 années il y a

Quand talent et normand ne font qu’un !