T.Chauffray : “Une période interminable”



Ce week-end, cinq équipages français avaient fait le déplacement dans le Sud de l’Espagne pour disputer le Rallye Sierra Morena.

Sur cette épreuve asphalte de 151 km chronométrés, Thomas Chauffray aura été le meilleur tricolore, se classant même à la deuxième place du trophée Clio espagnol et à la 11e du classement général. De retour en Normandie et avant de se diriger prochainement vers le rallye de Croatie en WRC, le pilote Clio nous a accordé quelques minutes pour un interview.

Pourquoi rouler en Espagne plutôt qu’au Sanremo ?

“Nous n’avons en fait jamais évoqué le Sanremo avec l’équipe. Nous étions motivés et concentrés sur ce rallye en Espagne avec 2-3 clients intéressés dans l’équipe et finalement, tout le monde s’est greffé ensuite, Vincent Rieu nous rejoignant à la fin.”

Comme trois de tes coéquipiers du team Europe Location Rallye, tu étais inscrit au trophée Clio Espagne. Quelles sont les différences avec la France ?

“Le trophée Espagne a la même réglementation qu’en France avec une voiture et des pneus identiques. En Espagne, nous avions par contre trois passages en reconnaissances au lieu de deux en France. En s’inscrivant au trophée, nous avons pu prendre les primes à l’arrivée, en l’occurence 3 000 €  pour nous avec la deuxième place. (4 000 € en France).

Quelle pourrait être la suite de ta saison ?

“C’est principalement à la prime que je roule et je dois féliciter Renault pour avoir persévéré afin de maintenir le trophée 2020. Ils se sont bougés pour conserver un championnat, mais malheureusement, s’il y a encore des reports, il va bien falloir arrêter. Si la dernière manche du trophée 2020 existe, on sera forcément présent, principalement pour chercher le titre avec l’équipe Europe Location Rallye. Pour le trophée 2021, je ne sais pas ce que pourrais faire, c’est plus flou avec peut-être 1 ou 2 manches en fonction des primes, ou carrément le championnat.

J’espère que le championnat de France Asphalte sera lancé au Touquet ou au Vosgien. Je donne pour l’instant la priorité à la France, mais s’il ne se passe rien chez nous, on va regarder de près la suite du trophée Clio en Espagne (prochain rallye du 11 au 13 juin) car nous avons payé l’inscription pour la saison.”

Avais-tu une idée du niveau de la concurrence avant de démarrer sur ce rallye ?

“Avant le départ, j’avais identifié deux pilotes à suivre mais je n’avais pas noté le futur vainqueur et le plus rapide. Germán Leal Tabares était le pilote local et chaque année, il est très fort sur ce terrain ! Dans la 1ere, je perds énormément (17s), mais j’ai été rassuré par le gros niveau de ce pilote par les connaisseurs ensuite.

J’étais en bagarre face à des supers adversaires avec un excellent état d’esprit. Avec la barrière de la langue, ce n’était pas évident de communiquer, mais le 2e jour était tout de même très sympa.”

Qu’as tu pensé du rallye en général ?

“C’est le rallye le plus difficile que j’ai pu faire au volant pour aller vite. C’est impossible à mémoriser et pourtant j’ai une très bonne mémoire. Il a fallu vraiment que je roule à mon maximum en permanence et je n’ai pas l’habitude de me jeter dans les cordes dès le premier passage en roulant “seulement” à la note.

Il y avait beaucoup de routier mais les spéciales étaient très belles. Peu de carrefours et beaucoup de variétés. Même la spéciale tracée sur une double voie était sympa finalement.”

Es-tu satisfait de ton résultat final ?

“Je déteste perdre…mais je ne suis pas malheureux d’être 2e. J’ai vraiment tout donné et je suis content de ma course. J’ai tout fait pour remonter le samedi mais ce n’était pas suffisant. J’ai trop perdu dans la 1ere spéciale et on a travaillé ensuite pour revenir, mais il en a manqué. “

Depuis de nombreuses années, tu vis grâce à tes activités en rallye (coaching, copilote), mais sans compétition en France, comment fais-tu ?

“C’est une période interminable pour moi, tout est à l’arrêt. J’ai quelques stages tout de même mais ce n’est pas suffisant pour me faire vivre. Il y a quelques journées circuit également parfois pour prendre du plaisir. A côté de ça, j’ai du temps pour construire ma maison actuellement…

Sinon, je vais participer au rallye de Croatie la semaine prochaine avec Eddie Lemaitre qui va découvrir le WRC. Nous nous sommes inscrits au dernier moment avant la clôture des inscriptions. Quand il a vu l’engagement d’un autre normand comme Pierre Ragues en R5, cela l’a motivé ! 

Je démarre la préparation pour la Croatie aujourd’hui et on sera en essais en France vendredi prochain avec la Skoda de chez RSR.

Un dernier mot…ça fait vraiment beaucoup de bien de pouvoir travailler, même si c’est seulement à l’étranger !”




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Aywé
3 années il y a

Il a fallu vraiment que je roule à mon maximum en permanence et je n’ai pas l’habitude de me jeter dans les cordes dès le premier passage en roulant “seulement” à la note.
C est sa le rallye a la base c est comme sa qu on devient plus fort si non autant faire de la course de côte à tout connaître par coeur.

Chris
3 années il y a

Mais comment fait ce gars non pilote professionnel, pour pouvoir sortir de nos frontières en plein confinement ?