Comme en fin d’année dernière, nous repartons le temps d’un article, dans la gloire passée de notre discipline favorite avec l’emblématique Monte-Carlo et son édition 1987.
Avec l’arrêt brutal du groupe B en 1986, le championnat du monde des rallyes repartait sur de nouvelles bases l’année suivante avec l’arrivée des groupe A.
Comme de coutume, le championnat 1987 débutait sur les routes du Monte-Carlo, l’occasion de juger rapidement le potentiel de ces nouvelles voitures, deux fois moins puissantes que les groupe B et avec un poids sensiblement en hausse.
Pour cette nouvelle édition, les organisateurs avaient vu les choses en grand avec une “super spéciale” à l’Alpe d’Huez” en guise d’ouverture avec un chrono de 1,94 km. Sur la route des stations de ski, les bouchons ont été monstres et certains concurrents furent bloqués plus d’une heure. Sans surprise, les organisateurs ont interrompu l’ES1 après seulement 24 voitures, l’ES2 après 27 alors que l’ES3 a été totalement annulée afin de rattraper le retard pris d’entrée.
Après ce départ totalement raté, cette nouvelle édition du Monte-Carlo a retrouvé de sa superbe, notamment grâce à des conditions parfaites permettant à tous les spectateurs et concurrents de se régaler.
Pendant les cinq journées de course, Lancia aura nettement dominé ses adversaires, bien aidé par un trio royal composé de Juha Kankkunen, Miki Biaison et Bruno Saby. Derrière les Delta, l’inusable Walter Rörhl emmenait son Audi 200 Quattro dans un style toujours aussi généreux.
Alors que ce succès devait être royal pour Lancia, ce Monte-Carlo a été entaché par de nombreuses suspicions autour de la non-conformité de cette Delta*, sans oublier un final anti-sportif. “Débarrassé” de Bruno Saby, leader à mi-course mais victime d’un problème mécanique, Kankkunen et Biaison se livraient alors à un superbe duel…finalement arbitré par la direction de chez Lancia.
Dans un scénario orchestré par Cesare Fioro, responsable du team Martini Lancia, la victoire finale de ce Monte-Carlo 1987 s’est finalement jouée dans un “défi” proposé aux deux pilotes. Le vainqueur de la spéciale du Col du Turini était ainsi promis à la victoire en fin de rallye. Battu dans ce chrono, Juha Kankkunen ralentissait délibérément dans l’ultime spéciale pour offrir sur un plateau, la victoire à son coéquipier Miki Biaison. Après l’arrivée, il semblait pourtant moins évident que les deux pilotes aient été informés de ce fameux défi…
Au troisième rang, Walter Röhrl ramenait sa puissante mais encombrante Audi 200 Quattro, devançant le suédois Carlsson et sa Mazda 323 4 WD. Au cinquième rang enfin, Kenneth Eriksson remportait brillamment la catégorie 2 roues motrices après avoir notamment dominé les Renault de Jean Ragnotti et François Chatriot.
Classement Final Monte-Carlo 1987
1 | Biaison | Lancia Delta 4 WD | 7h39″50″ |
2 | Kankkunen | Lancia Delta 4 WD | 7h40″49 |
3 | Röhrl | Audi 200 Quattro | 7h44″00 |
4 | Carlsson | Mazda 323 4 WD | 7h55″45 |
5 | Eriksson | VW Golf GTi 1800 | 8h08″09 |
6 | Ballet | Citroën Visa 1000 Pistes | 8h09″58 |
7 | Dorche | Citroën Visa 1000 Pistes | 8h11″44 |
8 | Ragnotti | Renault 11 Turbo | 8h13″26 |
9 | Weber | VW Golf GTi 1800 | 8h15″57 |
*Dominatrices sur cette épreuve, les Lancia Delta auront marqué ce rallye, non sans avoir fait réagir leurs adversaires avec une voiture considérée pour beaucoup comme non-conforme avec notamment deux grandes ouvertures au niveau du pare-chocs avant…absentes sur le modèle de série.
Merci à Rallye-Sport pour nous avoir ressorti cet évènement de “la boîte à souvenirs” !
Merci également aux forumeurs d’avoir contribué à son évocation.
Les souvenirs permettent aussi, d’apprécier.
Sportivement
J’avais 9 ans à l’époque, mais même à cet âge-là je me rendais bien compte derrière mon écran que le championnat du monde des rallyes avait perdu énormément d’intérêt par rapport à la saison précédente. Le pire c’est que la sécurité n’a été qu’un prétexte pour mettre fin au groupe B, un prétexte idéal qui tombait à pic pour assouvir le désir de la vengeance de Ballestre sur Jean Todt. Il faut savoir que le rallye Monte-Carlo 1985 aurait très bien pu être annulé… Ballestre était à la fois président de la FFSA et de la FISA (équivalent de la… Lire la suite »