PL.Loubet : “Je suis franchement déçu”



Auteur d’une entame idéale à l’Arctic, Pierre-Louis Loubet a ensuite été miné par les problèmes, crevaison, turbo ou encore bougie, soucis lui rendant impossible de s’exprimer à son plein potentiel.

À la fin de cette épreuve, le jeune français retient tout de même sa belle progression au cours de l’épreuve et un feeling excellent au volant de sa Hyundai i20 WRC. Retour sur la seule épreuve neige du calendrier avec Pierre-Louis… 

Comme un peu au Monte-Carlo finalement, tu es parvenu à signer des chronos intéressants mais tu as manqué de réussite en collectionnant les problèmes.

“C’est un peu ça oui. L’écart au kilomètre a été très bon même s’il a fallu que j’ouvre la route tout le temps. Je suis persuadé que la vitesse était là. Dans le shakedown, on avait le rythme avec un super feeling dans la voiture.

Je suis franchement déçu car on avait un super potentiel. On a trouvé un truc qui marche super bien mais on a pu vraiment le démontrer. Mais ça va tourner à un moment, on ne va rien lâcher et on va se battre, comme avant en R5 où il fallait persévérer pour gagner.

Je me suis trop régalé sur la neige, c’est encore plus frustrant d’avoir rencontré ces problèmes. Le top 5 était jouable par rapport aux temps de la première spéciale.”

Tout avait pourtant si bien commencé.

“Oui ! Dans l’ES1, on signe un joli temps même si nous sommes aidés par la position de départ bien sûr. Dans la suivante, on a une crevaison lente…c’est vraiment très rare de crevver sur un rallye neige et glace ! On a très probablement pris un morceau de carbone laissé par une voiture avant nous car il y avait un trou dans le pneu, c’est incroyable.

Tu as ouvert la route sur une grande majorité de l’épreuve. Qu’est-ce que ça donne ?

“Dès qu’il y a de vrais virages, on perd clairement du temps à la relance. Quand il y a des virages rapides, c’est un peu moins important. Mais pour les deuxièmes passages, ça devient une catastrophe d’ouvrir. Avant toi, il y a une centaine de voitures qui sont passées dont les dernières en deux roues motrices avec des traces très différentes des nôtres. Donc tu te retrouves avec un terrain ultra glissant et tu ne peux clairement plus faire de temps.”

Samedi après-midi, tu n’as pas pu poursuivre à cause d’une panne de turbo. Explique-nous ce qu’il s’est passé.

“J’ai ressenti le problème avant la fin du premier intermédiaire. C’était comme si la pédale n’accélérait pas à fond. Donc nous nous sommes arrêtés au bout d’un moment afin de réinitialiser le sytème des pédales et espérer que le problème était électronique. Mais finalement ça n’a rien changé donc on a renoncé sur ce problème de turbo…une panne qui j’était jamais arrivée sur cette voiture.”

Le dimanche, encore du balayage pour toi et malheureusement une fin de rallye bien décevante.

“La première spéciale est très bonne (9e temps). Il était possible de mettre plus de vitesse mais c’était déjà pas mal. Devant moi, j’avais Lorenzo Bertelli sur la route mais, et il ne le prendra pas mal, est un gentleman driver. Il roule une seule fois dans l’année donc n’ouvre pas de la même manière qu’un pilote officiel par exemple. Dans la Powerstage, j’avais à coeur de vraiment bien faire. Rapidement, j’entends un bruit bizarre dans l’auto mais cela m’arrive assez souvent d’entendre des bruits sans pour autant avoir un problème, donc je ne m’y attarde pas trop longtemps. Dans les 5 derniers kilomètres, j’ai bien senti qu’il y avait un problème de puissance. Et avant le dernier virage, je ne sais pas vraiment pourquoi, je regarde le dashboard et je ne suis pas dans le rythme pour le virage suivant donc je fais un tête-à-queue.

Cette panne de bougie est connue, contrairement à celle du turbo. Elle peut arriver sur des rallyes où le rupteur est très souvent utilisé…ce qui était le cas de l’Arctic.

Avec son format regroupé sur trois jours, l’Arctic Rally Finland avait un programme atypique (l’Estonie 2020 était comparable sur ce point). Cela te convient ?

“Franchement, cela ne me dérange pas, tout dépend des épreuves et il ne faut pas que ça soit tout le temps je pense. Mais pour un Arctic, cela ne m’aurait pas dérangé d’avoir plus d’une centaine de kilomètres supplémentaires ! C’était trop bien, on s’est régalé. Au début du rallye, je ne gérais pas trop les murs de neige, mais j’ai ensuite bien progressé sur ce point. Comme sur les autres Hyundai, on a perdu pas mal d’éléments à l’arrière (rires).”

Est-ce que ta Hyundai i20 WRC va recevoir des évolutions prochainement ?

“Oui ! Pour le prochain rallye, nous aurons une grosse évolution sur la voiture. Actuellement, nous utilisons une géométrie et des amortisseurs utilisés au début de la saison 2019 ! À partir de la Croatie, nous serons au même point que les officiels même s’il manquera encore des choses sur d’autres domaines, notamment l’aéro avec l’aileron et le diffuseur même si le gain de performances n’est pas vraiment prouvé.

J’en profite pour parler de mon équipe pour les mettre en avant car elle le mérite avec un travail extraordinaire. Ils en ont vraiment chié sur cette épreuve ! On a toujours essayé de régler les problèmes, avec toujours en tête de trouver des solutions pour performer avec une caisse vieille de 2 ans. 

Cela me fait vraiment du bien d’être dans une équipe comme ça. On voit que les performances augmentent, on fait du bon boulot. Et surtout, c’est la première fois où je me suis vraiment à l’aise avec la voiture, sans trop me poser de questions.”

Dans sept semaines, rendez-vous en Croatie. As-tu une idée de ce qui t’attend ?

“Quelqu’un de la FIA m’a dit que cette épreuve comportait de nombreux changements de grip, mais je n’en sais pas plus. On va essayer de faire un rallye avant cette épreuve en plus des essais habituels. Le choix sera sans doute restreint avec la période actuelle et toutes les annulations.

Sinon, j’ai vraiment un super feeling avec la Hyundai sur asphalte, contrairement à la R5 où j’ai toujours été en dedans. 

Maintenant, la coupure arrive au bon moment après deux rallyes difficiles. Cela va permettre à l’équipe de souffler un peu et de bien se reposer avant de repartir à l’attaque. “




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Cousto
Cousto
3 années il y a

Les 2 premiers rallyes sont spéciaux
La on arrive sur du plus traditionnel asphalte et Portugal qu’il connait bien et pas mal de kilomètre avec la WRC
Va falloir commencer à scorer si toujours pas de résultats avec le gamin qui pousse derrière son programme pourrait tourner cour

Iggy
Iggy
3 années il y a

Pourquoi polémiquer autant!?… Oui y’a de quoi être déçu! ES1 31kms gros morceau d’entrée, OS chez lui part 10ème, PLL part 11ème… Même position donc pour les deux!!! PLL colle tout simplement 14sec à OS, ça fait du 0.5/Kil sur une auto de 2019 comparée à l’auto de OS de 2021 qui est la caisse test de Hyundai! J’dis ça j’dis rien! Envoyer du lourd à fond de 6 sur 30 bornes sur un terrain inconnu qui plus est… j’dis ça j’dis rien!!! Bon… Ensuite crevaison dans la 2, reste la lourde tache à PLL d’ouvrir tout le reste du… Lire la suite »

Dernière modification le 3 années il y a par Iggy