Y.Bonato : “Beaucoup trop loin des meilleurs WRC 2”



En attendant de le retrouver en championnat de France asphalte, et espérons également en ERC, Yoann Bonato s’est offert une pige en championnat du monde pour son sixième Monte-Carlo. A l’arrivée, le pilote des 2 Alpes décroche la deuxième place du WRC-2 entre les autres C3 de Yohan Rossel et Nicolas Ciamin.

Très longtemps en bagarre pour la victoire en WRC3, le pilote CHL a lâché prise après avoir été victime d’une crevaison samedi matin, rallant l’arrivée avec plus d’une minute de retard sur le vainqueur de la catégorie.

Dans cette nouvelle rubrique, le pilote Citroën revient en détails sur sa prestation, y avouant notamment sa déception.

Tu termines au 2e rang du WRC3 après avoir longtemps été en bagarre pour la gagne. Quel est ton bilan à l’arrivée ?

“Démarrer un Monte Carlo et le finir est déjà une forme de victoire. Cependant, notre performance tout au long du week-end était assez décevante. Se bagarrer pour la victoire en WRC 3 était bien mais nous étions beaucoup trop loin des meilleurs WRC 2 qui, rappelons le, ont la même voiture que nous. Le classement est différent mais les performances techniques des voitures sont strictement identiques. J’ai clairement manqué d’engagement ce week-end et je m’en excuse auprès de mon équipe et de Benj. Finalement nos chronos les plus “potables” sont ceux qui se sont déroulés dans les conditions les plus extrêmes de glace vive. Faut dire que par moment c’était vraiment de la vitre ! Nos pneus clous actuels ne nous permettent pas de franchir les difficultés avec l’aisance de Philippe Candeloro, c’est uniquement de la survie.”

As-tu des regrets par rapport à ta course et tes choix de pneumatiques par exemple ? Parle-nous notamment de cette crevaison samedi matin.

“L’équipe Citroën C3 familiy nous a permis de disposer des meilleures informations météo et terrain. Grâce à ces éléments, nous n’avons fait aucune erreur du week-end. Notre crevaison est toute bête, nous touchons un peu sèchement une bordure de route et la crevaison s’est faite sentir immédiatement. Nous avons pris la décision de nous arrêter car il restait encore une vingtaine de kilomètres à parcourir !! Une fois que la roue fut changée, Nicolas Ciamin est venu prendre son ticket à l’horodateur sur la parking ou nous étions en train de faire la manipulation afin de réaliser le même changement de roue, sur le coup je me suis dit, tient il suit mes traces, mais nous avons appris par la suite que beaucoup de pilotes avaient crevé dans ce virage.”

Par rapport à tes six autres participations au Monte-Carlo, comment juges-tu le niveau de difficulté de cette édition ?

“Un Monte Carlo est toujours difficile, cette année nous avons rencontré plus de neige que les autres années et c’était sympa !! Peu de spéciales ont été parcourues en monte croisée, l’équilibre de la voiture était du coup conservé et le pilotage plus sympathique ! Finalement la spéciale la plus exigeante fut peut être celle du dimanche matin. L’humidité avait regelé au petit matin et il était très difficile de la distinguer à l’œil nu. Notre position de départ nous a permis de voir les traces des pneus clous sur ces zones de regel, mais les premiers concurrents, notamment PL Loubet, ont dû faire de l’huile dans leur slip, pour ceux qui en mettent !”
 
Il faut aussi préciser que nos ouvreurs Alex Court Payen et Christophe Ailloud Perraud ont fait leur meilleur Monte Carlo cette année, en étant très précis et réussissant même à anticiper par moment ces zones de potentiel regel. Un grand merci à eux !! Ce sont vraiment nos yeux sur cette course et leur travail est vraiment indispensable.”

Par rapport à une manche de championnat de France, est-ce que ton équipe était renforcée pour cette épreuve WRC ? Combien de personnes t’entouraient pour cette course ? 

“Nous avions 4 voitures sous la structure CHL, l’équipe était nombreuse avec 3 mécanos par voitures + 2 ingé et des mécaniciens satellite. Il y avait aussi notre chef cuisto des 2 Alpes Fabien Poirot, son hôtel, le Chamois Lodge, étant actuellement en forte réduction d’activité, il s’est trouvé une nouvelle passion avec le catering rallye, au plus grand plaisir de l’équipe et de sa femme qui peut respirer un peu pendant son absence !!”

Quel est ton avis sur les pneumatiques Pirelli que tu découvrais ce week-end ? Est-ce que cela demande des réglages différents et/ou une adaptation particulière par rapport à tes habituels Michelin ?

“Nous n’avons pas eu le temps de travailler suffisamment sur ces pneus, leur fonctionnement est différent du Michelin et ils demandent un peu d’ajustement au niveau set up et pilotage.”

On a vu beaucoup de crevaisons, notamment dans ta catégorie, est-ce que les conditions de route et météo ont favorisé cela ? 

“Sur un Monte Carlo, il y a toujours des crevaisons, cette année particulièrement. La difficulté réside dans les reconnaissances. Cette année nous avions pas mal de neige sur les bords de route. En course, les premiers concurrents ont tendance à pas mal couper les virages. Les trajectoires sont donc différentes des reconnaissances et les risques de crevaison augmentent considérablement. Les pneus ayant un grip très faible sur la neige et la glace, les pilotes ont tendance à se tenir dans les cordes pour augmenter la vitesse de passage en virage, avec les risques que cela comprend parfois…”

En mars prochain, la Citroën C3 Rally2 va recevoir de nouvelles évolutions. Peux-tu nous en parler un peu ?

“Déjà au Monte Carlo, nous avions un nouveau soft avec de belles évolutions sur la performance, pour le mois de Mars, d’autres évolutions sont à venir, je laisse le soin à Citroën de les présenter…
 
En tout cas nous avons vécu un rallye très très spécial, le charme du Monte Carlo réside beaucoup dans l’euphorie des spectateurs… Cette année nous étions bien seul sur les routes mais nous tenons à féliciter l’organisation qui à réussi à réaliser un rallye en France à huis clos avec des contraintes de malade ! Un grand bravo et un grand merci à tous de nous avoir suivi depuis votre canapé !”




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FAB 38
FAB 38
3 années il y a

Je trouve Yoann bien sévère avec lui même car les temps qu’il a fait alors qu’il decouvrait les Pirelli (pas de shake down , voir le temps de la 1ere sp pour se rendre compte qu’il partait dans l’inconnu ) au contraire de MIKKELSEN par exemple qui etait clairement au dessus du lot , n’étaient pas indecents ! . Yoann n’a jamais prétendu concurrencer les top pilotes du WRC et c’est tout à son honneur . Sans la crevaison il aurait remporté le WRC 3 sans trop de souci et aurait fini derriere CAMILLI .Il a fait mieux que SOLBERG… Lire la suite »

martini29
martini29
3 années il y a

Tout est dit, voilà un commentaire lucide (technique, pneumatique, contextuel, etc…), un point de vue très instructif sans parade !
Bonne saison à YB !
Et nous on a (aussi) fait un peu d’huile sur nos canapés =)